Feurs
Au Xe siècle est élevée la première église de Feurs sur l’emplacement même des ruines romaines. Seuls les murs du chœur témoignent de cette première construction, de style roman. Elle est rebâtie au début du XVe siècle en gothique flamboyant. Des chapelles latérales y sont rajoutées à diverses époques. Le clocher très ouvragé a été refait au XIXe siècle. Il porte une horloge à jacquemart de la fin du XVe siècle.
Le pays des Ségusiaves forma la civitas Segusiavorum. Ce territoire, créé par Auguste, eut pour capitale le marché gallo-romain de Feurs, alors appelé Forum Segusiavorum. Les voies romaines, reliaient Lyon (Lugdunum) à Roanne (Rodumna) et Feurs à Clermont ainsi que la Voie Bolène qui de Lyon gagnait Usson (Iciomago) en passant par Feurs et Moingt.
À cette époque Feurs possédait un forum, d’où son nom, un théâtre et peut-être une basilique. Feurs est l’une des plus anciennes communes de la Loire. Elle a donné le nom à la région Forez. Elle fut capitale de la région au XIIe siècle, lorsque les comtes de Forez ont quitté Lyon, et à la Révolution Française, au moment de la fondation du département de la Loire.
Feurs qui jusque-là est une petite ville tranquille connaît de l’automne 1793 à février 1794, une période tragique : c’est l’époque où Javogues, représentant en mission, vient pourchasser en Forez ceux qui ont soutenu, par les armes ou par leurs propos, la révolte de Lyon contre la Convention.
Feurs, qui s’est montrée républicaine, devient le chef-lieu du nouveau département de la Loire séparé de celui de Rhône-et-Loire pour punir Lyon. Elle devient également en novembre 93 le siège d’un tribunal Révolutionnaire qui va juger les insurgés et les sympathisants de la rébellion lyonnaise. Soixante-quatre d’entre eux sont exécutés à Feurs. La guillotine fonctionne d’abord sur la place de l’église, puis elle est remplacée en décembre par la fusillade qui a lieu dans une allée du parc du Rosier. C’est à cet endroit exactement, le terrain étant offert par le propriétaire M. du Rosier, que fut érigée, sous la restauration, une chapelle expiatoire, la chapelle des Martyrs, élégant édifice de granit ressemblant à un temple grec en hommage aux victimes foréziennes de la Révolution de 1789. Sur le linteau et se poursuivant au-dessus de la porte sous le péristyle, est gravée une inscription latine dont voici la traduction : « A Dieu très bon et très grand, sur le lieu même où des Foréziens périrent pour leur Roi et leur Foi dans les temps impies de 1793, le roi Louis XVIII, restaurateur de l’ordre établi, et les augustes Princes, s’unissant aux citoyens de toutes conditions par une souscription, ont élevé en 1894 cette Chapelle Expiatoire ».
Elle est inaugurée le 16 novembre 1826. Les restes des victimes reposent dans un ossuaire ménagé sous la chapelle. Leurs noms sont gravés sur 2 grandes plaques de pierre noire apposées au mur. Jusque dans les années 1950, une messe est célébrée annuellement dans l’oratoire. Cette chapelle reste fermée pendant plus de 30 ans. En 1986, après l’avoir restaurée, la municipalité de Feurs confie la Chapelle des Martyrs aux « Amis du Musée ».
Sous l’Empire, le 23 mars 1814, Feurs est traversée par l’armée autrichienne du prince de Saxe-Cobourg, forte de 5000 hommes, qui va occuper Montbrison. Feurs change plusieurs fois de mains mais, après la prise de Saint-Bonnet-le-Château, le onze avril, qui met fin aux opérations militaires, les municipalités proclament l’avènement de Louis XVIII.
Le 28 juin 1815, après Waterloo, Feurs s’étant ralliée au Roi, les bonapartistes font irruption pendant le Te Deum, chassant de l’église, municipalité et clergé. Dans le département la Première Restauration et les Cent Jours ont augmenté les opposants aux Bourbons.
Vint ensuite une période de développement industriel où Feurs et la plaine du Forez sont marginalisées. De nos jours Feurs abrite la plus ancienne société hippique du département (1904). L’hippodrome a été construit en 1925.